La transformation des produits locaux est dans une dynamique encourageante avec la mise sur le marché d’une gamme importante et variée de produits issus de l’agriculture togolaise. L’amélioration de la productivité et des rendements agricoles, l’accélération du mécanisme du financement incitatif fondé sur le partage des risques (MIFA), l’agrandissement de l’agropole de Kara en partenariat avec le privé sont entre autres projets majeurs inscrits sur la feuille de route Togo 2020-2025 du gouvernement togolais et qui motivent l’entreprenariat agricole et rural auprès de différentes couches sociales, particulièrement chez les jeunes et les femmes.
Les femmes entrepreneures togolaises engagées dans cette dynamique mettent le pied à l’étrier pour la valorisation non seulement des produits agricoles mais aussi et surtout la transformation de ces produits. La Fédération des promotrices agro-alimentaires du Togo (FEPROMAT) s’est toujours lancé ce défi et mène diverses initiatives à cet effet avec l’appui des partenaires techniques et financiers dont la GIZ.
Pour donner un nouveau souffle à ce regroupement de femmes transformatrices et permettre une meilleure contribution de cette entité à l’économie nationale, la FEPROMAT a renouvelé ses différentes instances régionales et nationale avec le soutien du Programme pour le Développement Rural et l’Agriculture (ProDRA) de la GIZ. Les membres de la FEPROMAT ont à cette occasion procédé à l’adoption des textes juridiques des unions régionales et nationale de FEPROMAT.
A en croire la Présidente de cette organisation, Mme Dackey Adjovi, la transformation des produits locaux devient une alternative permettant de donner de la valeur ajoutée et partant, de créer des emplois aux femmes et aux jeunes. Malgré la demande de plus en plus forte en produits locaux, plusieurs difficultés empêchent l’élan de l’esprit entrepreneurial de ces dernières. Il s’agit entre autres de l’emballage, l’analyse de salubrité, de la qualité et les prix des produits. « Notre pays produit toute une gamme de denrées qui abondent sur le marché surtout en saison favorable, ces denrées pourrissent parfois faute de moyens de conservation ou de transformation. Ce qui désole nos paysans qui trouvent leur effort réduit à néant. Dans le même temps, nous assistons à des produits agro-alimentaires importés d’origine et de qualité douteuses déversés sur nos marchés et qui concurrencent rudement nos produits qui ont pu résister au phénomène de pourriture », a souligné Mme Dackey Adjovi.
« Face à ces défis, il est capital de nous organiser et fédérer nos efforts. Il nous serait plus bénéfique de se regrouper pour mieux poser nos doléances auprès de l’Etat et les autres partenaires de développement » a-t-elle insisté.
La représentante du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement Rural,Mme Yvette Dzaka a fait remarquer à cet effet que l’agro-industrie devient aujourd’hui une option incontournable pour donner de la valeur ajoutée aux produits agricoles tout en créant des emplois décents, notamment pour les jeunes et les femmes et aussi en contribuant à l’amélioration des conditions de vie des communautés agricoles à travers l’augmentation du revenu des producteurs.
« Nous devons retenir que les coopératives agricoles n’ont pas seulement une vocation lucrative mais aussi une vocation de promotion des valeurs qui peuvent construire la société. Elles mettent ensemble et rendent plus fortes des entités qui sont limitées lorsqu’elles sont considérées individuellement. Ceci contribuera à assurer leur pleine représentativité et favoriser une meilleure productivité avec une facilité de l’accès aux services. Il est donc important de mettre à profit ces principes et cultiver l’esprit de partage. A cette condition déterminante, pourront exister des entreprises viables et durables. », a martelé Mme Dzaka.

Pour sa part, le représentant de la GIZ, M Adjibadja Soulemana a rappelé les actions engagées par la Coopération allemande pour la redynamisation de la FEPROMAT à travers ses Unions régionales et la Fédération nationale ; initiatives qui selon M. Adjibadja, cadrent avec la politique de l’Etat pour la structuration des acteurs agricoles dans la poursuite des objectifs du PND ; la promotion du secteur privé pour la création d’emplois aux jeunes et l’augmentation de leurs revenus ainsi que la promotion de la consommation locale pour le développement de l’agro-industrie au Togo.
A l’issue de ces travaux, Mme Dakey Adjovi a été reconduite au poste de Présidente de ladite fédération.
Giovanni Sousso
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