Les populations africaines subissent au jour le jour les effets de la vie chère. Les institutions internationales de développement tirent la sonnette d’alarme : ‘’l’Afrique doit se préparer à l’inéluctabilité d’une crise alimentaire mondiale’’. Les réflexions se mènent au sein de toutes les grandes instances pour atténuer la situation et alléger le panier de la ménagère à travers différents mécanismes. La Banque Africaine de Développement (BAD) en fait également une priorité. Elle a mis en œuvre quelques programmes spécifiques en faveur de certains pays africains. Le Togo est logé dans la filière manioc.
« Mon principe est simple : l’Afrique ne doit pas mendier. Nous devons résoudre nous-mêmes nos propres défis sans dépendre des autres… », a affirmé le Président de cette institution M. Akinwumi Adesina le vendredi 22 février dernier lors d’une rencontre de l’Africa Center de l’Atlantic Council à Washington, à l’issue des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI.
Il a, à cet effet cité deux mécanismes pour traiter de la question.
D’une part, il s’agit du programme Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (TAAT, de son acronyme anglais), portant sur 9 filières alimentaires (maïs, manioc, riz, patate douce à chair orange, haricots, blé, sorgo/mil, aquaculture, moutons et chèvres) dans une trentaine de pays africains dont onze sont en Afrique de l’Ouest : Bénin (maïs, manioc, riz, aquaculture), Burkina Faso (riz, sorgho, mil, patate douce à chair orange), Côte d’Ivoire (aquaculture, riz), Ghana (maïs, patate douce à chair orange, manioc, aquaculture, riz), Guinée Conakry (riz), Liberia (manioc), Niger (sorgho, mil), Nigeria (blé, haricots, maïs, patate douce à chair orange, sorgo, mil, manioc, aquaculture, moutons et chèvres), Sénégal (riz, sorgo, mil), Sierra leone (riz, manioc), Togo (manioc).
D’autre part, il s’agit de créer la Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire. Il s’agit « d’ un mécanisme spécifique que la Banque entend mettre en place pour fournir aux pays africains les ressources dont ils ont besoin pour augmenter la production alimentaire locale et se procurer des engrais. » Et le patron de la BAD de poursuivre : « Notre Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire produira 38 millions de tonnes de nourriture ».

Le Président de la BAD a en outre rappelé l’engagement des pays développés de fournir à l’Afrique $ 100 milliards par an pour l’adaptation au climat, en ces termes :« notre défi est l’adaptation, car nous n’avons pas causé le problème. En Afrique, nous nous adaptons au changement climatique. »
Akinwumi Adesina donnait ainsi son avis sur des résultats pour l’Afrique du sommet mondial sur le climat, la COP26, tenu à Glasgow en novembre dernier, tout en affichant ses perspectives en ce qui concerne la COP27 qui se tiendra à Charm el-Cheikh, en Égypte, en 2022.