Les zones littorales, en raison de nombreuses potentialités qu’elles offrent constituent aujourd’hui l’un des principaux pôles de croissance économique et de développement de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest. Elles subissent cependant, d’énormes pressions d’origine naturelle ou anthropique entraînant entre autres le phénomène de l’érosion côtière dont les conséquences se ressentent fortement sur les femmes et les jeunes qui constituent les couches les plus vulnérables.
Afin d’aider les communautés du littoral à définir de nouvelles stratégies de survie, le gouvernement togolais et ses partenaires de lutte contre la pauvreté, notamment la FAO ont mis en œuvre le projet « Renforcement par des AGR de la résilience des femmes et des jeunes de la zone littorale du Togo face au changement climatique ».
Démarré en octobre 2018 et financé à hauteur d’un million de dollars financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), ce projet est actuellement à sa phase d’achèvement. Il a permis la réalisation de plusieurs ouvrages, notamment l’acquisition de deux pirogues et matériels de pêche (filets et moteurs hors-bord) au profit de la fédération nationale des unions de coopératives de pêche du Togo (FENUCOOPETO) ; le reboisement de 3 ha de mangroves sur une bande de 6 km de longueur (avec 5 m de largeur) en bordure du lac Togo ; la construction de 50 fours Chorkors améliorés avec abris dans la préfecture des Lacs au profit de 50 femmes transformatrices de poisson formées sur les bonnes pratiques d’hygiène et de transformation du poisson ; l’aménagement d’un site de production maraîchère de six hectares dans le canton d’Aklakou (travaux de construction de forages, de portiques, de pose du système d’irrigation, du système de pompage et de parc solaire).
« Sur le plan maraichage, nous avons choisi le site d’Aklakou sur lequel nous avons installé sur 5 hectares, tout ce qu’il faut pour assurer une production durable avec maîtrise de l’eau en utilisant l’énergie solaire. Nous avons pu observer aussi que dans la zone d’Atitogon, la production de tomate pluviale était une activité importante ; une coopérative transformait déjà localement, les tomates en concentré de tomate et en purée. Nous leur avons apporté des appuis en matériel, en renforcement de capacités, c’est -à dire des formations ; nous avons en outre construit un site qui leur permet de mener plus facilement les activités de transformation dans des conditions hygiéniques optimales avec maîtrise de l’eau grâce à l’énergie solaire », précise le Chef programme au bureau de la FAO-Togo, M. Djiwa Oyétoundé.
Toujours à l’actif de ce projet, l’on note des formations théoriques et pratiques de 250 femmes maraîchères de la zone côtière sur les technologies de production intensive et durable des cultures maraîchères ; des formations théoriques et pratiques de 170 femmes transformatrices de poisson sur les bonnes pratiques d’hygiène et les techniques améliorées de fumage, de séchage et de salage de poisson, etc.

Des études portant sur plusieurs sujets ont été également menées. Il s’agit entre autres des études sur le cadre actuel de gestion de l’aquaculture au Togo ; l’Evaluation des pertes après-captures dans les pêcheries maritimes artisanales du Togo et l’état des lieux du maraîchage dans la zone littorale.
« Nous avons conduit aussi une série d’études pour mieux connaître et comprendre d’abord les écosystèmes de mangrove, les cartographier, et ensuite faire une étude sur la filière poisson pour voir quels sont les acteurs en présence, les maillons qu’il faut améliorer pour améliorer la productivité, réduire les taux de perte. Nous avons fait aussi un travail de statistique pour connaitre davantage les fermes d’élevage de poisson dans la région maritime », précise M. Djiwa.
A en croire le Chef Programme du bureau de la FAO au Togo, ce projet a été opportun et salutaire dans la construction de la route Lomé-Aného dont le financement est assuré par la Banque Africaine de Développement (BAD). « La FAO a été sollicitée pour accompagner les communautés dans la mise en œuvre de leurs activités qui leur permette d’augmenter leurs revenus : plusieurs activités ont été réalisées, surtout à l’endroit des femmes », a fait savoir M. Djiwa.
Il convient de noter que le projet de « Renforcement par des AGR de la résilience des femmes et des jeunes de la zone littorale du Togo face au changement climatique » s’inscrit dans le cadre de la réhabilitation de la route Lomé-Cotonou (phase 2), de facilitation des transports sur le corridor Abidjan-Lagos et de protection côtière. Il a été initié et mis en œuvre en vue de contribuer à la protection de l’écosystème côtier, au renforcement de la sécurité alimentaire ainsi qu’à l’amélioration des revenus et des conditions de vie des populations bénéficiaires, particulièrement des femmes et des jeunes exploitants de granulats marins.
Bénita Meheza
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