La femme rurale est à l’honneur ! la journée du 15 octobre est dédiée chaque année à la femme rurale ; c’est une journée spéciale consacrée par les Nations Unies pour célébrer la bravoure, la détermination l’engagement des femmes, sœurs, mères, bref de toute la gent féminine où qu’elle se trouve dans les milieux ruraux partout dans le monde.
A cette occasion, le Président du FIDA, Gilbert Fossoun Houngbo trouve qu’il est important d’investir dans l’égalité femmes-hommes pour atténuer les effets des changements climatiques sur les plus pauvres. « Il faut augmenter considérablement les investissements destinés à combler le fossé entre les femmes et les hommes si l’on veut donner aux populations rurales les moyens de faire face aux effets des changements climatiques », souligne-t-il à travers un communiqué de presse publié ce 15 octobre par son institution.
« Les femmes sont le fondement des communautés rurales. Elles s’attaquent généralement aux problèmes de manière innovante et ingénieuse pour assurer le bien-être de leurs familles, et elles peuvent jouer un rôle essentiel dans la gestion des risques climatiques », a insisté M. Houngbo.
Le FIDA souligne dans ce communiqué qu’une étude des Nations Unies en 2016 montre que 80% des personnes déplacées en raison des changements climatiques étaient des femmes. Selon d’autres études, les événements catastrophiques causent plus de décès chez les femmes que chez les hommes. Cette disparité est considérablement réduite dans les pays où l’égalité femmes-hommes est plus grande sur le plan socioéconomique.
Il ressort d’un ensemble de travaux de recherche réalisés au cours des dix dernières années que les femmes rurales sont plus vulnérables aux effets des changements climatiques et plus susceptibles de décéder des suites de catastrophes naturelles que les hommes. Cette situation accentue encore les inégalités de genre, dans un véritable cercle vicieux.
Le secteur agricole, dans lequel les femmes rurales travaillent en grande majorité, est le plus durement touché par les effets des changements climatiques. Les personnes pauvres dans le monde sont en majorité des femmes, lesquelles dépendent de manière disproportionnée de ressources naturelles peu abondantes, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles.
L’étude précise en outre que si les femmes représentent près de la moitié de la main-d’œuvre agricole mondiale, elles ne bénéficient pas d’une répartition équitable des actifs, des ressources et des services nécessaires pour gagner correctement leur vie et s’adapter aux changements climatiques. Elles ont moins accès que les hommes à la terre, aux financements, aux intrants agricoles, aux formations et aux technologies qui les aideraient à faire face aux chocs climatiques. Très souvent, les femmes ont un pouvoir de décision limité au sein de leur communauté et de leur famille, si bien qu’elles ne participent pas aux processus décisionnels liés à la lutte contre les changements climatiques.
Le Président du FIDA saisi cette occasion de la célébration de la journée internationale de la femme rurale pour mettre en lumière les conséquences des inégalités femmes-hommes en termes de changements climatiques : « tant que les inégalités femmes-hommes perdureront, les changements climatiques provoqueront des ravages dans les collectivités rurales. Leurs habitants ne gagneront en résilience face aux conditions météorologiques imprévisibles que si on donne aux femmes les moyens de prendre des décisions et d’accéder aux ressources nécessaires à l’adaptation aux changements climatiques ». Il précise à cet effet que la communauté internationale doit accroître ses financements et intensifier son action afin de s’attaquer à ce problème.
Il convient de noter que le FIDA intègre la question de l’avancement des femmes dans ses projets et programmes afin de renforcer la résilience des populations rurales et de limiter les effets des chocs liés aux changements climatiques.
L’une des approches efficaces qu’il a adoptées est le Système de formation-action pour l’égalité femmes-hommes (anciennement appelé « Système d’apprentissage interactif entre les sexes »), qui repose sur l’utilisation de supports visuels permettant aux femmes et aux hommes d’examiner leur situation actuelle et de planifier leur avenir. Cette méthode unique en son genre a contribué à transformer considérablement les communautés et à améliorer les relations femmes-hommes au sein des ménages. Le FIDA incorpore les questions liées aux changements climatiques dans cette approche, de telle sorte que les femmes et les hommes puissent déterminer ensemble les difficultés à affronter et les solutions à mettre en œuvre pour renforcer leurs capacités d’adaptation.
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