Fierté du Togo, fierté de tout un peuple, fierté de la jeunesse, CHOCO TOGO reste aujourd’hui un véritable exemple de réussite en termes d’entreprenariat et surtout une référence d’une jeunesse déterminée qui par son abnégation et sa perspicacité contribue à la croissance de l’économie nationale et porte haut le flambeau national dans le monde entier.
Le parcours n’a pas été du tout facile pour cette frange de jeunes qui malgré les vicissitudes, les embûches, le manque de moyens, les commérages, a cru à son potentiel suite à une opportunité que l’union Européenne a offerte à une masse juvénile de plusieurs nationalités dont le Togo. Mme Nathalie Kpanté, , Responsable de Production de CHOCO TOGO, s’est confiée à la rédaction du Rural Infos et raconte une aventure empreinte de volonté, de courage et de réussite.
« CHOCO TOGO est née d’une opportunité qu’on a saisie. En 2013, il y avait un projet financé par l’union Européenne où quatre pays étaient représentés : le Togo, la Côte d’Ivoire, la République Tchèque et l’Italie. On devrait former les jeunes en entreprenariat agricole. On était au total 60 jeunes à être formés. Après cette phase, six jeunes ont été sélectionnés pour continuer la formation en Italie. »
Sur le sol italien, ces jeunes font la découverte réelle du chocolat et se posent des questions dont les réponses leurs permettront une fois au bercail, de s’engager véritablement dans une entreprise digne de son nom pour valoriser le cacao du Togo.
« C’est arrivé en Italie que la découverte a été faite. Comment est-ce que le chocolat peut se faire de manière traditionnelle, en plus d’autres choses comme le tourisme responsable, le commerce équitable, le e-commerce ? Nous avons pu renforcer nos capacités dans ces différents domaines. De retour au pays, on s’est dit qu’on va retourner chez les cacaoculteurs pour voir ce qui se passe au Togo. C’est là qu’on a vu que rien n’est fait du cacao qui est produit au Togo, aucune transformation n’est faite du cacao de chez nous. Les cacaoculteurs ne connaissent pas aussi du chocolat. Quand on leur pose la question, ils disent que ce sont les Blancs qui l’utilisent ; eux ils produisent donc pour l’exportation, de surcroît, ils n’ont pas la main mise sur le prix du cacao sur le marché. C’est de là qu’on a décidé de les former d’autant plus qu’il y a déjà des coopératives de cacaoculteurs pour qu’ils puisent en dehors de l’exportation, produire eux-mêmes de manière traditionnelle pour leur famille, leurs enfants, bref pour leurs communautés respectives. », raconte Nathalie Kpanté.
« Nous avons commencé par là et au finish, nous avons jugé opportun de nous regrouper, nous qui avions bénéficié de la formation de l’Italie pour pouvoir produire le chocolat made in Togo puisqu’il n’y a jamais eu de chocolaterie au Togo. C’est ainsi que l’aventure a commencé et en 2014, nous avons lancé sur le marché, le 1er chocolat togolais, CHOCO TOGO », précise-t-elle.
Un produit beaucoup plus prisé à l’extérieur du pays …
A en croire la responsable de production de CHOCO TOGO, la population était très enthousiasmée de savoir que le Togo dispose de sa propre marque de chocolat fabriqué au pays mais quand ils passent au goûter, ils trouvent que ça ne ressemble pas au chocolat qu’ils ont l’habitude de prendre dans les rayons des supermarchés, c’est-à dire du chocolat importé. « Nous avons commencé sans équipement, sans machine, on produisait donc du chocolat granulé qui n’est pas connu au Togo et dans la sous-région, donc la population ne se retrouvait pas dans ce qu’elle avait l’habitude de voir. C’était assez décourageant ». Au même moment, l’information circulait à l’extérieur du pays, comme quoi, les jeunes Togolais produisaient du chocolat sans machine, sans matériel adéquat ; les invitations pleuvaient alors de partout. Ces jeunes étaient conviés sur les grands salons, dans les grandes foires. Dans la sous-région, sur le continent et à l’international, tout le monde était pressé de faire la découverte des stands de CHOCO TOGO. « Là, nous voyions l’effet contraire ; les gens apprécient plus notre produit à l’extérieur parce qu’ils retrouvent le goût original du chocolat, pas de mélange de produits chimique, ce qui fait que lorsque qu’on se retrouve à l’extérieur, nous vendons beaucoup », explique Nathalie.
« C’est l’extérieur qui a permis à ce que le Togolais même apprécie le produit. C’est parce qu’à l’extérieur le produit a été accepté que le Togolais dit bon, si l’extérieur, notamment les Blancs ont accepté c’est que c’est bon. C’est un peu la triste nouvelle que nous avons par rapport à nos produits locaux. C’est un fait que nous connaissons sur le marché local aujourd’hui. On y travaille quand même pour un changement de mentalité, avec la communication sur le projet, les témoignages d’autres personnes d’ailleurs. Nous continuons par travailler pour satisfaire tout le monde, même si quelqu’un ne veut pas du chocolat, qu’il retrouve quelque chose qui y va à base du cacao qu’il peut apprécier et consommer aussi. Tout le monde n’est pas obligé de consommer du chocolat, mais on peut à base du cacao faire divers produits que les gens vont consommer. Nous essayons de diversifier avec d’autres produits, notamment, chocolat hachés, noix de coco, gingembre…tout le monde se retrouve dans ces saveurs. Nous avons même mis sur le marché des pâtes à tartinées que les gens apprécient beaucoup. Nous faisons des coffrets, des choses personnalisées, tout le monde s’y retrouve. C’est assez bien apprécié maintenant au Togo ».
Aujourd’hui les Togolais se retrouvent dans ce produit et aiment bien CHOCO TOGO, les promoteurs sont certes heureux mais pensent à plusieurs stratagèmes pour implanter davantage leur marque et occuper encore plus les différents coins du pays afin de satisfaire un large public. « Notre ambition actuellement, c’est d’être vraiment dans tous les rayons, boutiques, supermarchés, un peu partout sur toute l’étendue du territoire, de Lomé jusqu’à Cinkassé. Nous continuons par y travailler. Nous sommes reconnaissants pour l’étape à laquelle nous sommes actuellement parce qu’en regardant, en 2014, lorsque nous débutions, ce n’est pas la même chose aujourd’hui. Nous nous fixons de grands objectifs et nous continuons par y travailler ; l’emballage est aussi une question sur laquelle nous travaillons ».

Grâce à la vision des jeunes entrepreneurs imbus de la fierté nationale et de la richesse du terroir, CHOCO TOGO contribue aujourd’hui, non seulement à la croissance économique du pays, mais elle s’illustre également dans la création de l’emploi. Elle emploie une soixantaine de femmes sur son principal site situé à Kpalimé. Ces dernières sont chargées des tris, du calibrage et du décorticage du cacao. Sur un second site installé à Lomé, une vingtaine de jeunes y sont engagés et travaillent pour la production du reste du produit fini notamment, la pâtisserie et la chocolaterie.
Comme perspectives, CHOCO TOGO veut continuer par accroitre la production et l’acquisition d’autres équipements. CHOCO TOGO compte également disposer à court terme, d’un showroom pour permettre aux clients et à la population d’apprécier à tout moment la diversité des produits issus du cacao. « Le Togo doit être le cœur du cacao africain parce que nous avons un cacao exceptionnel. Nous avons plein de projets pour conquérir totalement la sous-région », fait savoir Mme Nathalie Kpanté.