Renforcer la lutte préventive et le contrôle des infestations par les mouches phytophages en horticulture dans les pays d’Afrique de l’Ouest pour améliorer les revenus des producteurs ouest africains de fruits et légumes, et particulièrement des petits producteurs : tel est l’objectif du projet dénommé « Système régional innovant de contrôle des mouches des fruits en Afrique de l’Ouest » (SyRYMAO) mis en œuvre par la Commission de la CEDEAO avec l’appui financier de l’Union européenne (UE) et de l’Agence française de développement (AFD).
Financé à hauteur de 13,9 millions d’euros pour une durée de 4 ans, le SyRIMAO dont le lancement officiel a eu lieu en juillet dernier à Lomé, poursuit les efforts de la CEDEAO consentis depuis 2015 dans 11 de ses 15 états membres, à travers la première phase du projet de lutte contre les mouches des fruits dans la région (PLMF, 2015-2019), pour surveiller et contrôler la propagation transfrontière des mouches des fruits.
Le Commissaire Agriculture, Environnement et Ressources en Eau de la CEDEAO, M. Sékou Sangaré qui s’est confié à la rédaction du Journal Agricole, partenaire de Rural Infos.tg, note que les parasites de mouches ignorent les frontières et qu’il incombe à tous les pays et tous les peuples du continent d’unir leurs efforts, de s’engager dans un mouvement d’ensemble afin de lutter efficacement contre cette mouche qui freine le développement de la filière mangue. « Si nous voulons préserver les revenus des différents acteurs, lutter efficacement contre cette mouche, nous sommes obligés de travailler ensemble. C’est ce que la CEDEAO a fait d’abord en travaillant avec les autres organisations à l’instar de l’UEMOA pour mettre en place dès 2008, un plan d’action de lutte contre les mouches de fruits en collaboration avec les pays et avec les différents acteurs de terrain. C’est sur la base de ce plan d’action de terrain que des actions ont été menées pour préparer la première phase à travers le projet qui était d’un montant de 23,5 millions d’euro avec la contribution de l’Union Européenne, de l’AFD, de la CEDEAO et des pays membres », explique M. Sangaré.
Le Commissaire de la CEDEAO soutient que l’action régionale de la CEDEAO a animé très fortement des actions en termes recherche ; par exemple, le centre de recherche de Bobo Dioulasso au Burkina Faso pour l’Afrique de l’Ouest qui a été retenu comme Centre de Recherche d’Excellence. Il précise à cet effet qu’Il y a des technologies qui ont été mis au point ; aussi, le système de surveillance et d’alerte a été mis au point avec la participation des planteurs. Il affirme que c’est dans le cadre de la coordination de tous ses efforts au niveau régional que les résultats ont été obtenus, car, une fois que les technologies sont mises au point, les formations sont assurées pour le renforcement des compétences et la diffusion des technologies est garantie.
M. Sangaré fait savoir que c’est donc cette collaboration, ce travail de partenariat entre le niveau national, le niveau local, le niveau national et le niveau régional que la CEDEAO dynamise le partenariat entre tous les acteurs, notamment entre les planteurs, les exportateurs et aussi entre les importateurs quelques fois de produits sanitaires. « Tout ceci est indispensable pour que nous puissions obtenir ces résultats », conclue -t-il.
Il convient de souligner que les pertes de productions dues aux mouches de la mangue sont estimées à 60 voire 80 %, soit un manque à gagner d’environ 5 milliards de F CFA pour les producteurs.