Les organisations interprofessionnelles du secteur agricole togolais sont en passe de se doter de plans d’actions pour la promotion de leurs activités suivant les différentes filières. Une réunion de concertation a réuni ces 15 et 16 juillet les responsables de ces interprofessions à Lomé, une initiative du ministère en charge de l’agriculture, de l’élevage et du développement rural avec pour objectif d’améliorer les plans d’actions en élaboration au niveau des interprofessions des différentes filières.
Selon le ministère de l’agriculture, ces interprofessions sont en effet confrontées depuis leur mise en place à d’énormes défis relatifs à leur fonctionnement adéquat sur le plan institutionnel, mais aussi sur les aspects opérationnels de planification, de programmation et de mise en œuvre d’actions de développement des chaines de valeur agricole orientée marché tout en incluant les aspects de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
La situation actuelle de crise sanitaire de la Covid-19 a en outre mis en relief la fragilité des systèmes de production et de valorisation agroindustrielle avec les risques inhérents sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle de même que les revenus des producteurs. D’où la nécessité de renforcer la contribution des différentes filières agricoles notamment par l’aboutissement de l’élaboration et la mise en œuvre de plans de développement spécifiques à chaque filière.
Cette concertation fait suite à une série de rencontres qui se sont déroulées en début d’année entre le ministère de l’agriculture et les acteurs de chaque interprofession à qui il avait été demandé de réfléchir à faire le diagnostic de chaque filière pour relever les points de blocage des activités et les opportunités qui s’offrent à chaque filière.
Les deux jours de travaux ont permis aux différents acteurs d’approfondir le diagnostic effectué et d’harmoniser les différents points de vue afin de permettre la mise en place de plans d’actions finalisés pour toutes les filières, sur la base des priorités de la nouvelle feuille de route gouvernementale.
« Sur le plan national le secteur agricole occupe une place importante dans l’économie. Ce secteur est identifié comme l’un des leviers pour renforcer durablement la croissance économique. Il est important que les contributions de chaque filière puissent être optimales. Le contexte actuel nous appelle encore à plus d’action parce qu’il y a la pandémie de la Covid-19 qui a remis en cause toutes les certitudes que nous avions et il faut vraiment renforcer tous les systèmes de production et de valorisation du secteur agricole », a expliqué Anani Kpadénou, Directeur des filières végétales.
« Il s’agit aujourd’hui de voir un peu là où les interprofessions sont pour ce qui concerne leurs plans d’actions, et pouvoir les accompagner pour qu’on puisse avoir des ambitions fortes au niveau de chaque filière et pour que les interprofessions puissent aussi travailler sur le plan institutionnel, mais aussi sur le plan de la production, de la transformation et de la commercialisation », a-t-il fait savoir précisant qu’à terme, c’est d’avoir une contribution significative pour renforcer les exportations et aussi substituer les importations en développant la consommation interne.
Selon lui, ces plans d’actions sont pour les filières, une sorte de feuille de route qui indique ce qu’il faut, comment il faut le faire et quels sont les parties prenantes. « Ça permet aussi d’avoir une lisibilité sur les approches de mobilisation des ressources en interne pour les différentes filières, et aussi ce que le gouvernement et les partenaires au développement pourront apporter », a précisé Anani Kpadénou.
A ce jour, au total 15 organisations interprofessionnelles sont mises en place suivant les différentes filières (bovine, riz, maïs, fonio, karité, ananas, soja, anacarde, poisson, mangue, petits ruminants, apicole, avicole, plantes à racines et tubercules, café-cacao) afin de permettre à l’ensemble des acteurs agricoles de se professionnaliser davantage.