Exportateur des fruits et légumes sur la marché européen, le Togo est malheureusement confronté à de nombreuses interceptions liées à la présence d’organismes nuisibles notamment les mouches blanches, Bemisia tabaci, dans les envois de légumes frais en Europe. Face à ce problème récurrent et vu le nombre croissant de notifications reçues, la Direction de la Protection des Végétaux (DPV) du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement Rural a dû sortir une décision interne qui interdisait l’exportation des légumes feuilles frais en cause, entre le mois de Février et Mars 2021 afin de procéder au renforcement des capacités des acteurs de cette filière.
Autres faits majeurs qui mettent à rude épreuve cette filière sur le marché international sont l’enregistrement des notifications pour des raisons documentaires : de la non-conformité des certificats phytosanitaires, l’absence de certificats phytosanitaires.
En outre, la nouvelle réglementation en matière de santé des plantes (règlement (UE) 2016/2031), rentrée en vigueur depuis décembre 2019, devient une condition sine qanun pour tous les acteurs de la filière. En vertu de cette nouvelle réglementation, l’importation de la plupart des végétaux et des produits végétaux en provenance de pays tiers sera assujettie à des conditions plus strictes notamment l’identification de ravageurs dits prioritaires, de produits à haut risque, des exigences accrues relatives aux certificats phytosanitaires ou à l’enregistrement des opérateurs professionnels. Les acteurs de la filière et les services de l’Etat doivent se conformer dès à présent à ce nouveau règlement
Afin de résoudre les problèmes susmentionnés, le Togo par le biais de la DPV a mis en place un plan d’action appuyé par les partenaires techniques et financiers. Dans la mise en œuvre de ce plan en collaboration avec la GIZ-ProDRA, les exportateurs de fruits et légumes ont été formés tout au long de l’année 2021 sur différentes thématiques afin de mieux les outiller à répondre aux exigences de cette nouvelle règlementation.
Le Président de l’APROTELF, M. KPATI Gilbert, très reconnaissant envers les partenaires, trouve que l’intervention de la GIZ permet aujourd’hui à cette filière de retrouver graduellement ses lettres de noblesse. « Grace à ces formations, au mois d’avril, on a eu zéro notification sur les légumes feuilles frais qui sont exportés du Togo, c’était vraiment une satisfaction. Ainsi les renforcements de capacités ont été intensifiés toute l’année », note -t-il.
« Quand on fait une comparaison des notifications au cours des années 2020 et 2021, au niveau de de chaque société, la tendance est à la baisse, il y a moins de notification au niveau de chaque société, ce qui voudra dire que les résultats sont bons, les renforcements de capacités ont donné leur fruit », M. KPATI
Par rapport à l’année 2022, l’APROTELF entend continuer dans cette dynamique parce que la nouvelle réglementation de l’Union Européenne entrée en vigueur depuis 2019 prend en compte selon ces acteurs, un aspect très essentiel qui est la traçabilité. « Si une société doit continuer par exporter, elle doit rentrer dans ce processus de traçabilité et pour cela, la GIZ a encore anticipé. Nous la remercions beaucoup pour cette opportunité sur la traçabilité pour que chaque exportateur puisse connaître les origines réelles des produits qu’il exporte », déclare le Président de l’APROTELF
L’ambition de la GIZ-ProDRA en appuyant les différents maillons de cette filière est de permettre aux acteurs d’être plus performants sur le plan organisationnel, technique et économique. « L’objectif, c’est aussi développer la compétitivité du Togo dans la filière légume dans ce cas nous travaillons essentiellement avec 39 entreprises exportatrices de légumes aussi biensur le marché de l’union Européenne et celui des Etats Unis », explique la Coordinatrice de la filière Légume au ProDRA, Mme Edinam AFATCHAO.
« Depuis le début de l’année, par rapport aux nouvelles exigences de l’Union Européenne, il y a eu plusieurs notifications. Un plan d’action a été défini ensemble avec la Direction de la Protection des végétaux qui est le partenaire étatique avec lequel ces acteurs collaborent essentiellement. Dans ce plan d’action, nous avons appuyé plusieurs activités, notamment des formations en auto inspection des produits, il ne s’agit pas juste des formations mais également des renforcements de capacités qui vont même au-delà du domaine technique pour aller dans les soutiens en équipements tels que les loupes, les balances par exemples pour pouvoir réaliser des formations en auto contrôle, il y a eu même des appuis en équipement. APROTELF a aujourd’hui deux séchoirs d’une valeur de 35 millions chacun pour développer des services, il y a des machines à emballage. Au-delà de ça, on note tout le service technique : auto inspection, traçabilité, Union Européenne norme UE2016-2031 », précise Mme AFATCHAO
« Au mois de février, il y a une décision interne de la DPV qui interdisait l’exportation des légumes togolaises par rapport au nombre de notification reçues ; aujourd’hui il y a eu assez d’avancées, les notifications ont considérablement diminué. Nous voulons donc à travers cette rencontre, premièrement consolider les acquis et ensuite définir les grandes étapes pour l’année prochaine, notamment les étapes suivantes au vu et au su des exigences des clients, a souligné la Coordinatrice de la filière Légume au ProDRA lors d’une rencontre bilan annuelle des activités d’exportation des légumes feuilles frais tenue à Baguida les 14 et 15 décembre 2021.
Il est à noter que le Togo exporte des fruits et légumes principalement vers l’Union européenne.
Obrenger Kalass