Loquace, convaincant et entièrement engagé pour la cause de l’environnement, de l’agroécologie, de la valorisation de l’agriculture familiale, M. Sena Alouka reste toujours déterminé. Il l’a démontré le 16 avril dernier sur le plateau de Tv5 Monde où le débat était centré sur le changement climatique, l’insécurité alimentaire en Afrique et surtout le prochain sommet sur la désertification, COP 15 qu’abritera la capitale ivoirienne dans quelques semaines.
Il urge aujourd’hui de parler de crise et non de changement climatique, à en croire le Directeur Exécutif de l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE), car les populations africaines surtout sont confrontées à plusieurs maux tels que l’insécurité alimentaire, les conflits de tous ordres, le chômage, l’immigration etc. Pour nourrir toutes ces personnes, l’on est obligé de faire recours aux engrais, aux produits chimiques, aux herbicides. C’est purement et simplement de ‘’l’OGMisation’’ selon Alouka Sena.
« La vérité est que pour le paysan, la variable nécessaire, c’est le sol, c’est la terre, c’est comment arriver à planter, à semer, donc en récolter suffisamment. Mais aujourd’hui, l’état des sols devient très inquiétant. Il faut avouer qu’aujourd’hui, c’est près de de 349 millions d’hectares en Afrique qui sont menacées. Chaque année, le désert avance à un rythme de 5 km. 40 % de toutes les terres émergées sont menacées, mais pour l’Afrique, c’est encore très grave », explique ce dernier.
« On a coupé les arbres, les feux de brousse ont fait le dernier job, la terre n’est plus fertile, c’est ça même la désertisation. La désertification, schématiquement, c’est la dégradation des terres arables, des terres cultivables. Celles qui étaient semi-arides deviennent arides, celle qui étaient arides deviennent désertiques », ajoute-t-il.

Nonobstant ces phénomènes qui détruisent la planète et qui appauvrissent davantage les populations, il y a plein d’alternatives pour changer, notamment en termes d’habitudes alimentaires, en termes de gestion durable des terres… De toutes les alternatives, l’agroécologie reste la plus évidente et la plus indiquée. « La solution que nous mettons aujourd’hui de l’avant c’est l’agroécologie ; l’agroécologie est la voie véritable pour pouvoir mettre un terme tant au changement climatique, à la désertification mais également aux problèmes d’insécurité alimentaire », soutient le Directeur Exécutifde la JVE qui précise d’ailleurs que même si les petits paysans restent les oubliés des grands projets, des grandes conférences, ils demeurent les principaux acteurs de l’agroécologie.
Sur le plateau de la télévision francophone, le Directeur Exécutif de la JVE a en outre rappelé la noble initiative que mène son ONG au Togo pour la promotion de l’agroécologie.
« Au niveau de la JVE, nous sommes actuellement en train d’accompagner une grande région, il s’agit du Grand Kloto. C’est 9 mairies, c’est 4 préfectures, c’est 1 million de personnes, pour pouvoir faire une transition agroécologique ».
L’Afrique dispose des terres fertiles, il suffit d’un peu de volonté et ce continent pourra bien nourrir les 9 milliards de la population sur la planète terre en 2050, l’agrocoloécologie est et reste la voie royale à cet effet. M.Alouka en a la ferme conviction et martèlera une fois encore ce message à Abidjan en Côte d’Ivoire du 9 au 22 mai prochain lors de la 15e Conférence des parties de la Convention des Nations Unies de Lutte contre la Désertification (COP15) (COP15) autour du thème « Restauration des sols arides et des forêts dégradées pour une agriculture du futur ».
D’ailleurs en prélude aux travaux officiels, JVE Côte d’Ivoire en partenariat avec le Secrétariat de la Convention, organise un forum international des jeunes sur les solutions innovantes à la désertification.